Les Incroyables Citoyens au Parlement Européen de Bruxelles
Je m’appelle Marie-Charlotte Trouwaert, j’ai 21 ans et j’ai participé à la Semaine
Européenne de la Jeunesse au Parlement Européen de Bruxelles les 29 et 30 avril 2019.
J’ai été invitée par l’Agence Nationale Française pour témoigner de mon expérience en tant
que jeune participante au projet européen, “ Les Incroyables Citoyens ! ” (Erasmus +
dialogue structuré), organisé par la compagnie de théâtre et vidéo Mata-Malam.
Lors de cet événement, j’ai pu m’exprimer dans l’hémicycle du Parlement Européen de
Bruxelles, devant le Commissaire européen à l’éducation, à la culture, au multilinguisme, à
la jeunesse et au sport, membre de la Commission Européenne.
J’ai pu interpeller le débat, centré sur la jeunesse et les prochaines élections européennes
sans pour autant parler des problématiques majeures dans nos sociétés, à savoir la montée
nationaliste/fasciste ou la question des migrants : comment les intégrer au mieux et
comment faire de ceux qui le veulent, des citoyens européens à part entière ? N’est-ce pas
le rôle de l’Europe d’éduquer ses jeunes sur l’histoire de nos pays colonisateurs, en
adaptant les manuels scolaires afin de “sensibiliser” ces jeunes au plus tôt sur la façon dont
l’humain a pu détruire l’humain dans le passé, et comment il est capable de réitérer l’histoire
au profit des plus puissants ?
On m’a donné quelques éléments et exemples des programmes mis en place par l’Union
Européenne afin d’intégrer les réfugiés, qui restent insuffisants selon moi et qui pour la
plupart ne profitent qu’à une partie déjà “intégrée” des réfugiés.
On m’a clairement répondu que c’était en allant voter aux prochaines élections en tant que
jeune que je pourrai, que nous pourrions faire bouger les choses. Mais j’ai cette impression
qui s’apparente à la certitude que ce n’est pas en allant voter pour des idées que les actions
suivront. J’ai cette sensation que si on veut pouvoir changer le monde, il faut commencer
par changer soi-même et agir à un niveau local pour que la répercussion en soit par la suite
plus importante au niveau national, européen, voire mondial.
C’est en discutant avec les populations, jeunes et moins jeunes, que l’on se rend compte
que la plupart veulent un monde meilleur, plus juste, plus humain, sans pour autant savoir
comment agir ou si nos gouvernements, nationaux et européens successifs, seront capables
d’agir réellement au niveau législatif, ou si les idées du peuple/des peuples partagées lors de
débats, comme celui organisé au Parlement de Bruxelles, seront simplement évoquées ou
prises au sérieux.
Pouvoir prendre la parole dans cet hémicycle a été pour moi très riche. Autant parce que je
suis consciente de la chance que j’ai eu de pouvoir y entrer et y participer, mais aussi parce
que, malgré mon mécontentement quant à l’écoute apportée à nos idées ou le fait de
ressentir cet événement surtout comme une propagande incitant les jeunes à aller voter, je
suis encore plus persuadée que c’est à nous, peuple européen, peuple du monde, d’agir au
quotidien, et petit à petit, changer ce monde et donner l’exemple à nos dirigeants qui
sont souvent trop déconnectés de la réalité.
Juste après cette intervention dans l’hémicycle, j’ai pu participer à la “ Human Library ” qui
consistait à rassembler plusieurs jeunes de nationalités différentes afin de témoigner et de
partager leurs expériences avec les autres participants de la Semaine Européenne de la
Jeunesse.
La “ Human Library ” a été une expérience très positive pour moi car j’ai pu réellement
m’exprimer, partager mon expérience d’ “ Incroyable Citoyenne ” et véhiculer les idées du
projet “ Les Incroyables Citoyens ! ”. Me faire porte-parole de mes camarades, très investis
lors du projet. J’ai pu m’exercer aux interviews, filmées ou non, ce qui était une première
pour moi et que je trouve très valorisant pour les participants, dans le sens où on garde une
trace écrite ou vidéo de l’expérience Human Library au Parlement Européen de Bruxelles.
De plus, au-delà d’avoir partagé mon/notre expérience avec les curieux présents au
parlement, nous avons échangé entre “ livres humains ” sur les différents projets que nous
présentions mais également sur les idées que nous avions et nos envies d’actions pour un
monde meilleur, ce qui a été très enrichissant car plusieurs points de vue selon les
expériences passées de chacun.
Je tiens à remercier Valentine Cohen (cie Mata-Malam) de
m’avoir fait confiance en tant que porte-parole de “ Les Incroyables Citoyens ! ” et Grazia
Cannarsa de l’Eurodesk de m’avoir permis de participer à cette expérience.